samedi 21 avril 2012

Intérieurs


Les intérieurs sont assez révélateurs des caractères des personnes. C'est une réflexion que je me fais souvent après avoir été reçu pour la première fois chez des amis, des relations, des collègues.... ou des inconnus rencontrés sur le net.
Dans ce dernier cas, c'est assez édifiant. En fait, les rencontres du net permettent des rencontres que nos milieux, nos environnements professionnels ne nous permettent pas. Pour reprendre l'étude sur les pissotières, déjà mentionnée sur ce blog, , ce sont des endroits de mélange social assez impressionnants. On pourrait presque faire une typologie, permettant de distinguer les « mecs biens », ceux qui sont dans une misère affective réelle, les nomades, les bons et/ou les mauvais coups, etc..

  • les mecs « biens »: quand on arrive chez eux, et bien , vous êtes bien, vous sentez la vie, l'énergie. C'est pas forcément nickel (pas un maniaque de l'ordre et de la propreté), c'est un peu bordélique, mais c'est convivial. Il peut y avoir quelques tasses de café qui trainent, mais la déco est chaleureuse. Il y a des plantes vertes, des tableaux au mur, des photos de copains, d'amis, des enfants. Il y a de la vie. Parfois, il y a même une touche de confort avec des bougies et une musique de fond agréable(pas forcément douce d'ailleurs). En général, dans ces cas là, votre soirée devrait bien se passer. Ce sont des environnements de « bons coups », car aussi révélateurs d'une certaine sensualité et d 'un goût du bien vivre, qui appelle donc à apprécier la bonne chère, la bonne chair, qu'elle soit chère ou chérie.

  • les bons coups ne sont pas obligatoirement dans ce type d'intérieurs. Ils sont aussi dans des intérieurs clean, sans superflu(pas de plantes vertes), mais où un minimum est là: lit, verres et de quoi boire, un ordi ouvert (et oui, il chatte sur les réseaux), déco basique mais qui a du sens. On ne va pas y trouver 36000 petites peluches ou cartes postales sur la porte du frigo. Juste une carte d'un bel endroit où il a passé l'été de ses rêves par exemple, et une affiche de ce qui lui tient à coeur: un concert, une icône politique, un bar branché.
  • les nomades: ceux là, par essence, tu ne sais pas où ils habitent. Ils sont toujours en déplacement, et leur « intérieur » qu'ils te présentent, c'est au mieux une chambre d'hôtel, au pire leur bagnole ou un garage glauque. Quand c'est la chambre d'hôtel, ça peut se révéler intéressant. Mais là, c'est quitte ou double (et parfois, c'est même quadruple...une expérience en chambre d'hôtel a été une des plus belles que j'ai eue à connaître!). Quand c'est dans la bagnole ou un garage, je te conseille de fuir.
  • les « pratiques » ou « fonctionnels »: l'intérieur a tout ce qu'il faut, rien de plus , rien de moins. Au mieux, c'est du Ikéa, au pire, je en sais pas, mais c'est pratique et fonctionnel. Là, la relation va être pratique et fonctionnelle. T'as RDV à 19h. T'as 45 minutes devant toi. Tu es sûr qu'à la 46eme minute, tu diras au revoir sur le pas de la porte. Les échanges auront été fonctionnels et ….. hygiéniques, si je puis dire.
  • les décos des siècles passés: alors là, il faut faire attention. Moi , je me méfie. Ici, on est souvent dans un culte passéiste louche, qui parfois me fait peur. Au mieux, vous tombez chez un antiquaire ou amoureux des antiquités qui passe ses journées à Drouot. Au mur, des tableaux anciens partout, avec des portraits de messieurs et belles dames du 18eme, qui vous regardent avec cet air emprunté, heureux, parfois sérieux , souvent fier, et qui ont l'air de vous demander ce que vous venez faire dans cet endroit. Ca peut avoir du cachet, ca peut révéler un certain goût des belles choses. Mais souvent, une recherche d'un inaccessible, d'un passé idéalisé qui n'existe plus, et qui est par essence inatteignable. Ces intérieurs me conviennent quand on trouve le bordel convivial du cas n°1.
    Là où je prends peur, c'est quand j'arrive dans cet intérieur où il y a des photos d'ancêtres, en tenue militaire, des drapeaux français un peu partout, une collection de vierges en plâtre, en plus ou moins bon état, des bouquins sur les colonies, des casques de coloniaux, des képis de militaires, des pubs des années 30, au goût légèrement douteux, du type « YA bon banania ». Là, tu te dis: « je lui avoue que je vote Besancenot ou Melenchon et je me barre? Ou que je suis juif ou arabe ou viets et que ca me gène, histoire de le gêner aussi" - mais je me fais peut-être des illusions là-dessus-, ou je tente une décolonisation de son esprit, ou je lui explique « l'orientalisme » de Edward Said, ou je ne dis rien et me dis que finalement, ces rencontres sur le net font se rencontrer des personnes qui cherchent une chose très précise et pas forcément d'autres choses? ».

    Alors là, tu fais quoi? Et qu'est ce que j'ai fait d'après toi, dans ce dernier cas?
Pour te donner un indice, je te dirais que les mecs aux décos du passé, bien rangé et ordonné, sont en général de bien mauvais coups!!!

jeudi 12 avril 2012

Le baiser selon Maupassant

« Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout. »
( Guy de Maupassant ).
Ca me plait bien, ça!! Il y a certaine personne avec qui je devrais pratiquer plus souvent cette maxime!